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Test Metal Gear Solid : Digital Graphic Novel


2006 | PSP

Après un Silent Hill Expérience de très bonne facture, Konami récidive avec Metal Gear Solid Digital Graphic Novel dans l’espoir de combler tous les fans de la série. Cet opus n’est ni tout à fait un jeu, ni tout à fait un film ni même une bande dessinée. Il mélange ces trois concepts pour donner un soft original. Qualifié de BD interactive, il se démarque de Silent Hill Expérience en offrant la possibilité d’intervenir au cours de la lecture des images. Ce Metal Gear Solid Digital Graphic Novel représente-t-il bien un véritable cadeau que tout fan se doit de posséder ? Ou n’est-il que de la poudre aux yeux pour faire vendre quelques UMD ? Réponse avec ce test complet.

Freeze !

La bande dessinée Metal Gear Solid d’IDW Publishing s’allie à la patte graphique d’Ashley Wood pour donner une BD interactive intitulée Metal Gear Solid Digital Graphic Novel. Celle-ci reprend les événements du jeu Metal Gear Solid sorti en 1999 sur Playstation première du nom. Elle reprend donc la trame scénaristique du titre d’Hideo Kojima sans y apporter de modifications. Néanmoins, quelques passages rajoutent des explications pour mieux comprendre l’incident survenu en février 2005 sur l’île Shadow Moses. Pour rappel, un groupe rebelle de la Foxhound Special Forces prend le point d’assaut pour en faire un véritable moyen de pression sur le gouvernement. Menaçant le monde d’une guerre nucléaire, les rebelles demandent une rançon d’un milliard de dollars et la restitution des restes de Big Boss. Ne pouvant accepter la requête, le gouvernement envoie un homme expérimenté sur le terrain pour déjouer, à lui seul, les plans diaboliques des terroristes. Le scénario est donc bien fidèlement retranscrit et nul ne pourra en perdre une miette grâce aux 271 images disponibles avec sous titres et notes de l’éditeur. Le tout facilite la compréhension de l’histoire qui est des plus intéressante. Malheureusement, les fans de la série connaissant déjà le premier opus sur le bout de leurs doigts n’apprendront rien de nouveau. L’interaction avec le titre permettra-t-elle tout de même de leur apporter une vision nouvelle du titre ?

Un gameplay très Solid(e)

Le soft peut se parcourir de trois façons différentes. La première consiste simplement à enchaîner les planches de dessins tout en suivant le scénario sans aucune activité de la part du joueur. Se résumant à une grosse vidéo de plus de deux heures trente, ce mode permet surtout aux novices de réviser leurs connaissances sur le scénario du premier opus. Pour les autres, les deux modes suivants vous sortiront d’une longue journée de passivité. L’exploration mentale se révèle être une quête au cours de laquelle on doit retrouver une multitude d’indices qui se sont glissés dans les images de la bande numérique. Parfois bien cachés, ceux-ci sont repérables grâce à un système de scanner qui réagit plus ou moins à l’approche des éléments dissimulés. Chaque planche étant définie sur plusieurs plans, le zoom deviendra une arme indispensable pour compléter sa collection. Plusieurs lectures seront nécessaires pour dénicher tous les indices dont on aura besoin pour le mode « simulation de création de mémoire ». Comme son nom l’indique, ce mode permettra de rassembler tous les bonus récoltés pour les assembler via des relations logiques. Ces exercices demanderont beaucoup de temps et ne feront que prolonger le plaisir de jeu de plusieurs heures. Le tout peut être sauvegardé pour permettre d’accomplir la tâche en plusieurs fois sans avoir à tout refaire. Une très bonne initiative de la part de Konami qui se rajoute à la possibilité de revenir sur n’importe quelle image de la BD en quelques secondes. L’interaction avec la bande numérique est des mieux pensée et on peut à tout moment interrompre la lecture pour se concentrer sur la recherche d’éléments. Metal Gear Solid Digital Graphic Novel offre donc un gameplay simple, intuitif et à la portée de tous. Là où une simple BD se contente du rôle de support visuel, le titre de Konami tente d’incorporer une réelle ambiance graphique et sonore à son soft. Il ne reste plus qu’à savoir si le pari est vraiment réussi.

You are The Big Boss

metal-gear-solid

Le style graphique instauré par Yoji Shinkawa est assez bien conservé par Ashley Wood. Cependant celui-ci rajoute sa signature en proposant des dessins aux traits plus épais. Certains aimeront, d’autres s’en contenteront et les plus réfractaires au genre renonceront au soft. Les personnages sont reconnaissables et on prend un malin plaisir à retrouver Snake, Revolver Ocelot et toutes les autres légendes qui ont fait le succès de la série. Proposant un style très sobre, l’ambiance graphique colle à l’opus de la Playstation en proposant des tons très grisâtres que quelques couleurs chaudes nuancent. Konami ne s’est pas contenté de reprendre la version papier pour la numériser, les développeurs sont allés plus loin en proposant une nouvelle graphique. Celle-ci s’entre mélange d’images fixes et de scènes animées par de multiples effets spéciaux. Les phases d’actions intenses s’en retrouvent transcendées et proposent une réelle expérience visuelle. On ne les lit plus, on les vit. A l’inverse, les phases de dialogues viennent rompre le rythme du soft pour proposer des moments plus calmes insistants sur l’intrigue générale.

Hormis quelques rires, le titre ne propose aucune voix et laisse la part belle à des bulles et sous titres français d’excellente qualité. Ces derniers s’affichent à l’écran sans entacher la lisibilité générale qui reste de très bonne facture. Les images sont accompagnées des différents sons propres à la série pour le plus grand plaisir des connaisseurs. Le bruit du codec et autres subtilités sonores rendront nostalgiques les plus sensibles d’entre nous. La bande sonore, provenant majoritairement de Metal Gear Solid, est d’une rare qualité. Il est simplement déplorable que certains thèmes propres à des moments critiques de l’action soient passés à la trappe. Le pari semble donc gagné pour l’équipe de Konami qui propose en plus d’un support visuel laissé à l’appréciation de chacun, une ambiance sonore qui pourrait donner le statut de film à ce Metal Gear Solid Digital Graphic Novel.