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Test Phantasy Star Portable


2009 | PSP

Débarquant sur Dreamcast à une époque où le réseau n’était pas encore dans toutes les chaumières, Phantasy Star Universe avait fait le pari de permettre à des gens du monde entier de chasser du monstre ensemble dans un même univers. Depuis, le MMO a évolué et le genre est devenu monnaie courante sur toutes les plateformes. Alors, quand Sega décide à ressortir le jeu de son placard, c’est pour mieux lui offrir une seconde jeunesse avec de nouvelles formes sur PlayStation Portable. Bonne ou mauvaise décision ?

Quand un jeu solo devient multijoueur…



Screen de quête

Petit cours d’histoire pour commencer. Quand Phantasy Star, premier du nom, débarque sur Sega Master System le 20 décembre de l’année 1987, personne ne se doute du succès à venir pour la saga. Ce jeu de rôle graphiquement très indigeste se veut être très scénarisé et l’une des premières cartouches de la console à posséder une mémoire interne permet de sauvegarder sa partie. Le scénario proposait des voyages interplanétaires dans le système solaire d’Algol, nom de référence de la saga dans les prochains épisodes. Phantasy Star Universe débarque pour sa part en 2000. Le nouveau millénaire se fait avec le multijoueur et la console Dreamcast de Sega s’en régale. Le succès est immédiat pour un jeu aussi original. S’en suivent alors une version V2 et plusieurs suites, dont la série des Phantasy Star Universe. Cette version Portable est plus spécifiquement un portage du gameplay de l’épisode 2 de cette dernière série. Les joueurs le connaissent sous le nom d’Ambition of the Illuminus. Du côté du scénario par contre, ce jeu se place entre l’épisode original et le second évoqué.

N’affûtez pas vos connexions Internet, débranchez toute réception Wi-Fi, Phantasy Star Portable ne supporte aucun mode multijoueur en ligne. Seul un mode local est proposé pour des affrontements un peu bateau, mais qui restent très distrayants pour passer le temps. Mais Phantasy Star Portable est avant tout pensé par ses développeurs pour être une histoire qui se vit en solitaire. Seul problème : le rythme narratif ne donne clairement pas cette impression. Narrant l’histoire de Guardians sécurisant un système solaire en proie à des terroristes, les dialogues et événements se font hachés menu depuis le jeu original, déjà peu palpitant. Si Phantasy Star Universe plaisait énormément pour son environnement intelligent, il ne se prêtait pas au jeu du retournement de situation incroyable et du scénario travaillé. L’histoire était sympathique, tout au plus. C’est pareil pour ce Phantasy Star Portable, le manque d’intérêt en plus. Plus aucune liberté n’est proposée au joueur pour qu’il puisse en savoir plus sur la trame. Il suffit de finir une mission pour enchaîner les longs dialogues classiques et téléphonés. Pour voyager dans la station du héros, on choisit l’endroit où se rendre via un menu. Une fois arrivé, seules les options en corrélation avec le lieu sont disponibles. On va dans sa chambre pour vérifier ses statistiques, dans telle salle pour discuter et dans telle autre pour obtenir une quête. À ce rythme, il aurait même fallu entrecouper les missions de simples vidéos explicatives, cela aurait été plus supportable.

Un gameplay de qualité

Alors ça y’est, le verdict est donné ? Phantasy Star Portable n’est-il qu’une simple farce marketing venue nous voler notre argent durement gagné ? Pas de panique, les missions vont changer votre vision du jeu. Ce qu’il y a toujours eu de sensationnel dans Phantasy Star Universe se retrouve aussi dans cette version Portable. Les missions sont nombreuses, très nombreuses. Les amateurs de level-up en auront pour leur argent. Si les donjons où vous mènent les premières missions ne sont pas artistiquement très travaillés, il reste un moteur de jeu très fin et vraiment intéressant à parcourir sur une console comme la PlayStation Portable. Certains environnements font même réellement plaisir à une rétine qui n’en demandait pas tant. Bref, ce qu’il perd en histoire et en intérêt le jeu original le gagne en portabilité et en accessibilité pour les plus jeunes joueurs. En effet, le jeu a été affublé d’un gameplay très bien pensé. On passe d’actions simples à des manipulations faites de gâchettes combinées à d’autres touches en un rien de temps. C’est par exemple le cas pour l’utilisation séparée, mais rapide en plein combat, d’une arme de corps à corps ou d’un pistolet très utile à distance.

Pas beau le monstre

Le côté RPG est aussi énormément présent puisqu’il met au premier plan une recherche d’objets et une collecte d’argent très importantes pour le joueur. Le hasard est plaisant à contrecarrer lorsque l’on veut le meilleur équipement pour son personnage. Les codes du jeu de rôle massivement multijoueur se mêlent agréablement bien à ce titre pourtant totalement solitaire (malgré le Wi-Fi local). Reste des intelligences artificielles assez stupides que l’on voudrait pouvoir désactiver dans certaines situations, tant leurs mouvements frisent le non-sens le plus ridicule. Bref, il y a du bon et du moins bon dans ce Phantasy Star Portable qui rend le jeu tout juste correct. C’est surtout son gameplay qui le sauve. Les amateurs de la série comme les nouveaux venus s’y retrouveront allègrement. Par contre, ceux qui aiment Phantasy Star pour son scénario passeront leur chemin ou se le procureront pour les petits trajets en métro ou pour faire passer le temps jusqu’au prochain Monster Hunter, très ressemblant au niveau du gameplay proposé. Mais la difficulté globale, très réduite une fois la dizaine de niveaux passée, n'offre pas une durée de vie gigantesque. Monster Hunter a donc encore bien des novices à convertir sur sa longue route vers le succès planétaire. Tant pis, Sega se satisfera de sa franchise Phantasy Star et nul doute qu’elle continuera à s’agrandir durant encore quelques années…