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Test Ghostbusters


2009 | PS3

Quand des revenants viennent hanter votre grenier ou dévorer tout ce qui est consommable dans votre cuisine, qui appelle-t-on ? S.O.S Fantômes bien sûr ! Les chasseurs de spectres sont de retour sur nos consoles après deux films d’anthologie à ranger avec précaution dans sa vidéothèque. Mais la nostalgie des années 80 suffit-elle à convaincre tous les fans de la série de se procurer cette version PlayStation 3 temporairement exclusive en Europe ?

On l’a vu, on l’a eu, il l’a eu dans l’…

S.O.S Fantômes est basé sur une histoire somme toute très classique. Après quelques années d’études très peu sérieuses, trois scientifiques très différents mais néanmoins amis de longue date découvrent un moyen imparable de capturer les entités paranormales à l’intérieur d’un caisson. Ainsi, ils deviennent S.O.S. Fantômes, Ghostbusters aux Etats-Unis, une firme qui a pour principal but de détruire des fantômes à l’aide de « positronneur désintégrant ». Peter Venkman, Ray Stanz, Egon et Winston se lancent alors dans l’aventure et se retrouvent nez à nez avec un grand pouvoir nommé Gozer. La suite, tout le monde la connaît : la fille aux deux chiens gargouilles et le Bibendum Chamallow ont fait le tour du monde. Sony Computer Entertainment et Terminal Reality nous proposent donc, après plus de vingt ans d’existence de la franchise, le tout premier jeu en 3D basé sur la licence. De quoi engluer tous les fans de l’Ecto-1 devant leur écran de jeu. Le scénario de cette « presque » troisième histoire de la série (en attendant un troisième film officiel pour l’année prochaine) est on ne peut plus référentiel. Lors d’une exposition consacrée au dieu Gozer qui se déroule au musée de New York, des fantômes font leur apparition et une forte activité sismique paranormale se fait ressentir dans toute la ville. Au même moment, une recrue (le joueur) fait son entrée dans le groupe très fermé des chasseurs de fantômes.

Le beau goss

Après une courte présentation du quartier général (aux multiples secrets et références), le joueur entre de plain pied dans l’aventure. Première opération : capturer à nouveau Slimer (Bouffe-tout dans le dessin animé de notre enfance) qui s’est échappé de sa prison de verre anti-fantômes. L’occasion de prendre en main le gameplay très spécifique de Ghostbusters. On enclenche son rayon et on vise le fantôme. Celui-ci perd en énergie kinésique lorsqu’on l’attaque. Attention cependant, il faut relativement bien viser et économiser son tir puisque celui-ci surchauffe vite. Un bouton pour refroidir l’engin est aussi de la partie. On surfe alors entre la bonne gestion de son rayon et une visée bien précise. Ensuite, une fois affaibli, le fantôme est agrippé par le rayon. Le joueur s’amuse donc à claquer le fantôme contre les murs, au plafond ou sur le sol pour l’assommer une bonne fois pour toute. Suffit alors de poser un piège et de l’aspirer dedans. Le gameplay est beaucoup moins bourrin et brouillon que l’on aurait pu le penser en voyant les premières vidéos de gameplay proposées par l’éditeur. Chaque fantôme représente donc un duel très particulier, un peu répétitif il faut bien l’avouer, permettant au joueur de relativement s’amuser. A cela il faut rajouter une ambiance bien retranscrite qui rend l’univers totalement prenant, surtout et avant tout pour tous ceux qui aiment déjà les films d’origine.

Es-tu un dieu ? Non

Le scénario, plaçant une petite amourette de passage avec le Professeur Venkman entourée d’une géante conspiration Goerienne, met en avant un travail artistique indéniablement réussi. Que ce soit avec les voix originales des acteurs des films, les mêmes bruitages et même la bande-son identique à celle de nos souvenirs, on ne peut jamais reprocher au titre de ne pas être dans le ton de l’univers original. Le jeu est tellement ressemblant qu’on le vit réellement comme une pure suite. On y découvre cependant plusieurs nouveautés dont de nouveaux types de rayons. Il est donc désormais possible de givrer et ralentir les fantômes, de se servir du slime vert pour les agripper et les lancer sur les murs ou encore de jouer les mitrailleurs pour ne donner aucune chance aux revenants les plus colériques. Aussi, des améliorations sont à acheter tout au long de la partie. Plus de puissance pour chaque arme, des pièges plus offensifs (permettant d’enfermer directement un fantôme jeté sur le piège au sol) et une chauffe beaucoup moins rapide des rayons n’en sont que des exemples. Bref, on a le droit à un jeu assez classique dans sa construction sur la longueur mais qui tire amplement partie de son concept de base très original. Une réussite qui aurait pu être sublimée par une intelligence artificielle à la hauteur de nos espérances. Malheureusement celle-ci est très déficiente…

Ingame

En effet, nos coéquipiers sont loin d’être très intelligents. Ils ne bougent pas souvent, manquent de réactivité, ont du mal à nous suivre et se retrouvent trop souvent à terre. C’est un véritable calvaire de s’en occuper. Heureusement, les niveaux sont assez vastes pour empêcher tout crise de colère. Mais dans les rares lieux un peu serrés, c’est l’hécatombe. A tel point qu’on en viendrait à laisser nos amis à terre pour s’occuper seul de tous les fantômes qui envahissent les lieux. Reste enfin un autre problème à signaler : la version PlayStation 3. Unique représentante de la franchise dans nos contrées Européennes, grâce à un contrat d’exclusivité signé par Sony auprès d’Atari, cette version PlayStation 3 est bien en dessous de ce que propose la version concurrente. On perd en fluidité, en détails graphiques et on gagne en bugs en tous genres. Un niveau (celui de la bibliothèque par exemple) et même carrément envahi de scripts qui peinent à se déclencher, provoquant de jolis bugs graphiques, de quoi casser toute ambiance. Il est vraiment dommage que les développeurs n’aient pas fait plus d’efforts sur cette plate-forme puisque tout le reste est bon. Avec un mois de développement supplémentaire, le résultat final aurait était excellent…

Enfin, les fans rêvaient sans aucun doute d’un mode multijoueur de qualité. Si les campagnes jouables en coopération sur la toile permettent effectivement de s’amuser en groupe (ou même seul avec de parfaits inconnus), on ne peut que être consterné par le manque flagrant d’inventivité des modes de jeu proposés. On chasse du fantôme, on compare nos scores et basta. Alors qu’un mode Coopération de grande envergure aurait pu transcender l’expérience de jeu, les développeurs ont fait le strict minimum syndical sans jamais faire preuve d’imagination. En l’état, le multijoueur n’est absolument pas mauvais mais il est extrêmement quelconque.